Il est fort possible que l’on retienne la date du 12 février 2025 comme le jour où les relations entre les États-Unis et la Russie sont revenues à la raison après des années de délire belliciste poussé par les néoconservateurs américains. Dans un mouvement inattendu autant qu’inespéré, le président Donald Trump a provoqué un véritable cataclysme diplomatique en mettant brutalement fin à une politique transpartisane qui, de Bill Clinton à Joe Biden, a conduit le monde au seuil d’une guerre mondiale.
On se souvient des rodomontades télévisuelles de Bruno Le Maire, à l’époque ministre français des Finances : l’Ouest allait « provoquer l’effondrement de l’économie russe » grâce aux sanctions « d’une efficacité redoutable » ! C’était le 1er mars 2022, cinq jours à peine après l’entrée des troupes russes en Ukraine. Deux ans et cinq mois plus tard, le 24 juillet dernier, huit autres ministres européens des Finances[1] ont repris la même antienne dans un texte commun écrit pour le journal britannique The Guardian.
Est-il si difficile de comprendre le sens de « guerre d’attrition » ? On serait tenté de le croire tellement les experts de tout poil et même certains généraux des plateaux de télévision paraissent ignorer qu’il s’agit d’une guerre dont le but n’est pas de gagner du terrain mais d’épuiser les forces et les réserves de l’adversaire, avec patience et détermination en économisant ses propres forces, quel que soit le temps que cela prend.